Entre Ambato et Riobamba la Panaméricaine parcourt un haut plateau dominé par le plus haut sommet d'Equateur, le Chimborazo qui culmine à 6310m. Bien souvent nimbé de nuages il se dérobe souvent à la vue. En reliant Banos à Cuenca nous avons la chance que l'emblématique sommet dévoile à nos yeux émerveillés sa couronne de glace dégoulinante de cascades gelées. Sa silhouette massive se détache au dessus du plateau andin et nous profitons du fascinant spectacle des nuées tourbillonnant autour du cône étincelant. Tout à côté, le volcan Carihuayrazo, culminant quand même à 5120m, semble un nain.
En regagnant Quito les éclaircies matinales nous incitent à contourner le Chimborazo par la route occidentale des hauts plateaux. Après avoir traversé quelques villages situés sur les contreforts de la montagne la route traverse des zones désertiques et désolées où de rares touffes d'herbe se mêlent aux scories volcaniques noîratres. Vers 4000m un mur de brouillard épais nous fait douter. Puis, au bout de quelques kilomètres des déchirures apparaissent découvrant un immense espace lunaire où gambadent des vigognes craintives et curieuses. Une brève fenêtre permet même d'apercevoir le versant glacé du Chimborazo. La route se rapproche de la base de la montagne et les dieux de la météo sont avec nous puisque de larges éclaircies nous offrent la vision majestueuse du sommet.
Sur le versant nord ouest dès que la route redescend en dessous de 4000m le désert cède la place à de grandes étendues agricoles et de petits villages s'éparpillent sur l'altiplano. À une telle altitude les conditions de vie doivent être bien rudes. Une longue descente au milieu des champs accrochés sur les pentes les plus raides mène vers Ambato.