Nous quittons Puyo pour rejoindre la cordillère. La route parcourt une belle vallée encaissée dont les pentes raides sont couvertes d'une végétation serrée qui rappelle celle d'îles volcaniques telles que la Réunion. A rio Verde nous avons quelques difficultés à trouver le sentier qui permet de descendre à la cascade Palion del Diablo car celui-ci débute sous un porche en bois au milieu de boutiques de souvenirs. Il est large et bien aménagé avec des marches pour rejoindre environ 120 m plus bas un restaurant, porte d'entrée où il faut s'acquitter du péage pour accéder au belvédère. À l'approche de celui situé à proximité de la cascade, nous commençons à être largement aspergés par les embruns. Un petit passage sous les rochers permet au prix d'une quasi reptation de rejoindre les passerelles suspendues qui surplombent l'impressionnante et bruyante cascade.
Après une rapide remontée nous reprenons la route bordée de nombreuses cascades. Des « tarabita », nacelles légères de téléphériques, traversent fréquemment la rivière à belle hauteur. Utilisées pour transporter les marchandises d'une rive à l'autre elles sont devenues une attraction touristique prisée.
Nous rejoignons ensuite Banos, petite cité touristique implantée sur un replat dominant une gorge profonde. En fin d'après-midi, profitant de larges éclaircies la vision du volcan Tungurahua nous incite à remonter au delà du pont San Francisco qui enjambe le ravin pour essayer de découvrir un point de vue dégagé sur le volcan. Nous remontons à pied environ 200m de dénivellation mais la vue reste limitée par les arbres derrière lesquels le sommet se dérobe.
Le jour suivant, profitant d'un généreux soleil nous nous baladons au hasard des rues. Sous la menace régulière du volcan Tungurahua la ville n'est pas très animée. Quadrillée de rues bordées de bâtiments modernes aux façades multicolores on y trouve pléthore d'hôtels, restaurants, agences proposant des activités de plein air et autres boutiques de souvenirs. Seuls, les vendeurs de melcocha, friandise à base de jus de canne, perpétuent une tradition artisanale traditionnelle.
En fin d'après-midi, le volcan semblant vouloir évacuer les nuages qui l'entourent nous décidons de monter vers le mirador Ojos del Volcan. Une petite couronne de nuages laisse émerger tout le sommet d'où s'élève une colonne de fumée. Puis, la chance nous sourit quand, tout à coup, un nuage noir et épais surgit du cratère, début d'un spectacle fascinant qui durera pendant plus de 45 minutes. Une succession d'explosions va déployer dans le ciel ses champignons de fumée et de cendres qui se noient dans les nuages teintés par la merveilleuse lumière du soleil couchant.
Au pied de la cascade de la Vierge les piscines thermales aux eaux couleur de soufre et à la décoration plutôt vieillotte accueillent les amateurs de bains.