Nous reprenons la route en traversant l'Irrawaddy sur un pont moderne qui enjambe le large fleuve à proximité de Sagaing, ville aux innombrables stoupas. La poussière et la chaleur affadissent le ciel et les lointains de ce plat paysage sont indiscernables. À l'approche de Monywa quelques collines viennent égayer la campagne et le bouddha géant qui se dresse au sommet de l'une d'elle ne risque pas de passer inaperçu. Cette construction de 130 mètres de hauteur, achevée en 2008, est bien la preuve concrète de l'adoration sans bornes portée au bouddha. Tout à côté, un bouddha couché de dimension conséquente côtoie, lui aussi, des alignements impressionnants de centaines de bouddhas assis en ordre de bataille impeccable. Et, pour obtenir de nouvelles grâces, quelques ouvriers s'activent à la construction d'un nouveau bouddha couché encore plus grand que son voisin. La décoration intérieure du bouddha géant n'est pas encore achevée mais on peut déjà y observer des fresques représentant la vie du bouddha et les murs peints de couleurs chatoyantes créent une ambiance lumineuse et agréable.
Entre Monywa et les grottes de Hpo Win Taung la route, assez monotone, traverse une zone désolée dont les seules constructions sont des ensembles immobiliers sans aucun charme qui abritent les ouvriers chinois travaillant dans une importante mine de cuivre exploitée par une entreprise birmano-chinoise et fortement contestée par les habitants voisins. Autour des nombreuses grottes creusées et décorées d'effigies de bouddhas et de peintures murales gambadent des singes qui passent leurs journées à grignoter les sacs de cacahouètes achetés sur place par les visiteurs.
Avant de quitter la ville nous visitons la pagode Sambuddhe Kat qui contiendrait au moins 585 000 bouddhas, selon le dernier recensement ...On n'hésite pas à faire dans la démesure ici !
Pour poursuivre la découverte de l'artisanat nous faisons halte dans une fabrique de bâtonnets d'encens puis dans une plantation d'arbres à thanaka, pâte jaune couramment utilisée pour enduire les visages des femmes et des enfants.
C'est par une route plutôt déformée mais assez fréquentée que nous rejoignons les berges de l'Irrawady à Pakkoku pour embarquer sur un bateau au moteur antique et particulièrement bruyant. Le bateau longe des rives de sable occupées par de rares abris de pêcheurs et quelques parcelles cultivées grâce à des réseaux d'irrigation. Dès l'arrivée à Bagan nous pouvons observer, disséminées dans une large plaine, quelques unes des milliers de pagodes construites sur ce site étonnant. Nous aurons un premier aperçu sur cet immense horizon en grimpant en début de soirée au sommet de la tour moderne qui jouxte le palace Aureum. Verrue récente construite sans souci d'intégration dans cet environnement remarquable son seul mérite est vraiment d'offrir un panorama inédit sur la plaine de Bagan.