Un rapide trajet nous mène vers l'aéroport de Heho à partir duquel nous rejoignons Mandalay en une vingtaine de minutes en survolant un paysage très plat et uniforme à l'aspect aride. Une large autoroute quasi déserte conduit vers Mandalay dont les maisons apparaissent soudainement sans transition entre campagne déserte et immeubles. Après un déjeuner dans un restaurant local à l'aspect incertain nous visitons le monastère Shwenandaw soutenu par de massifs piliers en teck et dont les façades sont également en teck massif ciselé. L'ensemble richement sculpté présente un aspect assez austère et sombre accentué par la patine du temps.
A la sortie du monastère nous sommes surpris par les klaxons bruyants d'un convoi de véhicules qui accompagnent un novice paré d'habits princiers hauts en couleur à l'occasion de la cérémonie d'admission au noviciat.
Poursuivant notre visite des pagodes nous découvrons la pagode Kuthodaw dont le stoupa doré est entouré de 729 stèles de marbre sur lesquelles est gravée l'intégralité du canon bouddhique, le Tipitaka. Chacune de ces stèles est, évidemment, protégée par un stoupa.
Pour profiter du coucher de soleil sur l'Irrawaddy rien ne vaut la colline de Mandalay coiffée de la pagode Sutaungpyai accessible par un ascenseur ou par un escalier. Le foule des touristes se mêle aux fidèles et aux moines très accueillants avec les visiteurs. Mais, aujourd'hui, la lumière du soir est décevante car des brumes s'élèvent au dessus de la ville et du fleuve et absorbent rapidement le disque solaire déclinant.








Un nombre impressionnant de bateaux est stationné dans le port sans aucun aménagement, ce qui impose quelques acrobaties sur des planches pour rejoindre le bateau qui nous embarque pour une courte croisière vers Mingun situé sur la rive ouest de l'Irrawady . Le large fleuve tranquille déroule ses méandres parsemés de bancs de sable. Sur la rive, des baraques précaires abritent des habitants qui vivent misérablement dans une atmosphère de poussière et de saleté. La brume matinale mélangée à la poussière de la ville estompe les rives et crée une douce ambiance tamisée. De nombreux rafiots vétustes et d'immenses radeaux de bois sillonnent le fleuve, escortés par quelques dauphins cabriolant.
À Mingun la silhouette massive de la pagode inachevée Pahto Daw Gyi attire le regard: de larges lézardes témoins des tremblements de terre réguliers fissurent les parois. Au débarquement, des vendeurs de souvenirs tentent leur chance mais sans insister, de même que quelques conducteurs de taxis tirés par des bœufs.
Non loin de là, le blanc éclatant des terrasses en forme de vague de la pagode Hsin Byu Me nous séduit par son originalité tandis que le pavillon abritant la statue du moine vénéré Mingun Sayadan nous démontre à nouveau le respect porté par les birmans aux sages qui ont consacré leur vie à l'étude des textes bouddhiques.
De retour à Mandalay nous visitons la pagode Mahamouni, un des sanctuaires les plus sacrés du pays, qui abrite un grand bouddha recouvert de feuilles d'or. La ferveur des fidèles y est remarquable au milieu des allées et venues incessantes. Il règne ici, comme dans la plupart des pagodes, une agitation tranquille où se mélangent en toute harmonie méditation, rituels religieux, promenade, jeux d'enfants, vente d'offrandes et de souvenirs.
Tout autour de la pagode résident de nombreux artisans rassemblés par spécialité: graveurs de marbre ou bois, fondeurs de bronze, tisserands, fabricants de feuilles d'or, etc...
Pour terminer la journée nous rejoignons le célèbre pont U Bein construit entièrement en teck. C'est un lieu de promenade très fréquenté. Long de 1,2 kms il surplombe le lac Taungthaman et est réputé pour le charme de ses couchers de soleil: mais, à nouveau, la brume vient engloutir l'astre bien avant qu'il ne disparaisse derrière l'horizon.