Au réveil une légère brume recouvre le lac: avec les premières lueurs du jour l'ambiance devient envoûtante tandis que les pirogues surgissent au ras de l'eau telles des apparitions éphémères. Nous reprenons notre pirogue pour visiter les villages en bordure du lac. Au passage, quelques pêcheurs Intha démontrent leur sens de l'équilibre dans des positions qui nous semblent bien éloignées des méthodes traditionnelles de pêche: le « spectacle » est bien rodé mais assez artificiel.
Nous accostons à Maing Thauk au moment où les écoliers rejoignent leur classe en traversant le lac sur un long ponton de teck. Nous découvrons l'école maternelle joliment décorée de couleurs vives puis la cour du collège où les jeunes gens alignés dans une discipline quasi militaire exécutent leurs mouvements de gymnastique quotidienne précédant le début des cours.
Au cours de la navigation vers les villages suivants nous observons à nouveau les pêcheurs, cette fois sans « spectacle », ainsi que la circulation intensive des pirogues entre villages et jardins flottants. La visite de quelques ateliers artisanaux (tissage avec du fil de lotus, fabrication de cigares) démontre une fois de plus la dextérité d'ouvrières aux gestes précis
C'est jour de marché et l'ambiance est animée autour des vendeurs et des artisans. Entre 2 étals de légumes, de poissons ou de poulets on y trouve pêle-mêle un coiffeur, une vendeuse de médicaments ou l'inévitable marchand d'ustensiles en plastique...
Située au bord des canaux la pagode Phaung Daw Oo est un exemple frappant de la multitude des dons que les fidèles déposent en permanence: les 5 statues de bouddhas sont devenues complètement méconnaissables du fait de la superposition des minces feuilles d'or appliquées jour après jour uniquement par les hommes. Durant le festival de la pagode à l'automne c'est ici que débute la longue navigation de la barge royale qui transporte 4 des 5 bouddhas tout autour du lac. Un peu plus loin, sur des pilotis au bord d'un canal, le magnifique monastère Nga Hpe Chaung doit sa notoriété aux chats «sauteurs» qui s'obstinent à somnoler paresseusement à l'intérieur. Il y a sans doute longtemps que ces chats ont cessé de sauter pour ronronner tranquillement devant leur bol.
Accessible, depuis le lac, par un large canal la petite ville de Nyaung Shwe est très vivante les jours de marché et, sur le canal, les pirogues se pressent en nombre pour livrer les marchandises. Mais tout se passe dans le calme grâce à la dextérité des pilotes qui manœuvrent au millimètre. L'ambiance est bon enfant et chacun s'entraide pour faciliter le passage. Dans les rues, vélos, motos et camionnettes surchargées se faufilent au milieu des piétons sans agitation particulière.
À la sortie de la ville, un monastère entièrement en bois accueille de nombreux novices qui étudient studieusement sous le regard des touristes.