Le ciel est un peu laiteux et, sous la chaleur, un voile de brume estompe le désert. A Boumalne nous bifurquons vers les gorges du Dadès: les villages s'échelonnent tout au long des rives sinueuses et verdoyantes tandis que les roches ocres barrent l'horizon. Après Aït Oudinar la rivière s'incruste au plus profond d'un étroit canyon bordé de falaises rougeoyantes pendant que la route escalade la pente raide par des lacets audacieux.
Malgré une lumière terne et blafarde qui ne permet pas d'en apprécier toutes les subtiles couleurs le paysage est spectaculaire. La route longe ensuite d'impressionnantes pentes jusque Memsrir, terminus du goudron. Les multiples strates semblent dérouler devant nos yeux les courbes de niveau d'une gigantesque carte. Alternant passages en vallée et en balcons le cheminement est très varié et les points vue sur l'oued Dadès souvent vertigineux, notamment au niveau des méandres de la rivière peu avant le village de Msemrir où la "tortue du Dadès" dévoile sa carapace géante. Et, lorsqu'une caravane de nomades accompagnés de leurs dromadaires surgit au détour d'un col notre imagination peut s'envoler et rêver de périples au long cours...