Après un voyage sans histoire et quasi 36 heures sans dormir nous arrivons à Kyoto en début de matinée. Nous déposons nos valises dans un hôtel du quartier de la gare très contemporaine. Tout autour, l'architecture mêle buildings le long de larges avenues et petites maisons bordant des ruelles tranquilles. Nous entamons la « tournée » des temples par 2 ensembles bouddhistes : le temple Toji avec la pagode à 5 étages la plus haute du Japon, dit on, et le temple Higashi Hongan-ji.
https://photos.app.goo.gl/CAE1ugMNZAokbBUU9
Kyoto, temples et anciens quartiers :
Aujourd'hui, nous nous lançons dans les différents transports kyotoïtes, les plus aventureux restant les bus car il nous est encore difficile de lire leur destination en japonais !!!. Mais, malgré tout, nous sommes arrivés sans encombre au sanctuaire shintoïste Fushimi Inari. Ses divers bâtiments s'étagent à flanc de colline dans la forêt et le chemin emprunte une galerie encadrée de 30000 toris vermillon qui nous conduit au sommet du mont Inari. Pour les curieux, un tori est un portique qui symbolise la séparation entre l'espace sacré et le monde profane. C'est vraiment un site exceptionnel.
Nous retournons ensuite vers le centre, dans le quartier de Gion, pour découvrir les « machiya », maisons traditionnelles de bois. De nombreuses jeunes filles en kimonos colorés y déambulent à petits pas rapides vu l'étroitesse de leur jupe et l'inconfort de leurs savates !
Un autre temple
bouddhiste étage ses pavillons sur une autre colline boisée : le
Kiyomizu-dera. Célèbre pour son mode de construction, il repose
sur une vaste plate-forme soutenue par de robustes piliers de
bois et domine la ville.
https://photos.app.goo.gl/pa7aYX4v6Q6ybfvK9
Kyoto, entre tradition et modernité :
Nous percevons au fur et à mesure les contrastes de la société japonaise. À l'élégant château Nijo-ji, qui servit longtemps de résidence aux shoguns, nous assistons, par chance, à un mariage traditionnel. À deux pas des pittoresques ruelles étroites héritées de la ville ancienne, s'ouvrent de larges avenues bordées de hauts buildings modernes qui abritent un réseau de longues galeries couvertes où peut s'assouvir la fièvre consommatrice des habitants. Pour notre part, ce fut une aubaine pour échapper à la pluie soutenue, effet collatéral atténué du typhon Hagibis (le plus dévastateur de l'année). La cuisine japonaise d'aujourd'hui est aussi la résultante d'une longue tradition du bien manger. Au marché de Nishiki, nous découvrons tous les ingrédients de la cuisine kyotoïte, des plus connus aux plus mystérieux ! De quoi satisfaire ou surprendre notre gourmandise...
https://photos.app.goo.gl/wtcarp4HQ7hEFBKs6
Onomichi:
Hiroshima :
Évidemment, dans la mémoire de chacun, Hiroshima est une ville martyre, victime du premier bombardement atomique de l'Histoire, le 6 août 1945. Elle est aujourd'hui élevée au rang de symbole pour la paix dans le monde et la lutte contre les armes atomiques. Le parc du mémorial de la Paix est jalonné de monuments commémoratifs. Le musée qui expose des photographies sinistres de ce jour, des effets personnels récupérés et des témoignages poignants des survivants est une visite bouleversante. Le dôme de la bombe A, ancien palais préfectoral, est l'un des rares bâtiments, à l'épicentre de l'explosion, a être resté debout. Un des monuments les plus émouvants, le monument des enfants pour la Paix est inspiré par l'histoire de Sadako Sasaki, morte en 1955 d'une leucémie liée à l'irradiation. En apprenant sa maladie, elle avait décidé de plier en origami 1500 grues, symbole de longévité et de bonheur au Japon. Les enfants viennent se recueillir devant le monument en apportant des guirlandes ou des tableaux de grues en papier coloré.
L'Hiroshima-jo, château édifié au 16 ème siècle et rasé par la bombe fut reconstruit comme tout le reste de la ville, d'ailleurs.
Hiroshima est située dans un delta dont les nombreux bras sillonnent la ville et sont longés d'agréables promenades verdoyantes au pied de hauts immeubles modernes. C'est, aujourd'hui une ville vivante, visiblement prospère et étonnamment agréable à parcourir à pied.
La spécialité culinaire
est l'Hiroshima-yaki, une crêpe copieuse garnie de nouilles frites,
de légumes, de viande, de poissons ou d’huîtres, autre spécialité
de la région. Servies dans de nombreux restaurants, on les déguste
assis autour d'une grande table de cuisson où elles sont préparées
à la chaîne.
https://photos.app.goo.gl/JVTng4gWzGgBWHU77
D'un coup de Shinkansen nous voilà à Fukuoka sur l'île de Kyushu, la plus méridionale des grandes îles japonaises. À Karatsu, nous avons pu admirer, dans leur salle d'exposition, les beaux chars de la fête de Hikiyama. Celui du poisson rouge a même participé au carnaval de Nice...
Les croyances animistes shintoïstes font résider les dieux dans la nature. Nous découvrons ainsi sous des toris flottants ou dans des sanctuaires cachés dans la forêt à flanc de montagne nombre de japonais de tous ages venant se recueillir sans oublier de faire des selfies !
Nous longeons un moment
la côte du golfe d'Ariake, zone importante d'élevage d’huîtres
et de pêche. Une longue digue de 7 kilomètres rejoint la péninsule
de Shimabara. Dans la cité portuaire du même nom le Shimabara-jo,
château à 5 niveaux, témoigne de la puissance des seigneurs à
l'époque des samouraïs.
Pour rejoindre la région de Kumamoto il nous faut traverser le golfe d'Ariake sur un ferry. Le ciel dégagé nous offre, depuis la mer, un fantastique panorama sur le massif du mont Unzen.
La région attire les visiteurs par ses villes anciennes, ses montagnes, ses volcans actifs et ses sources d'eau chaude. La ville de Kumamoto est le carrefour principal du centre de l’île de Kyushu et célèbre pour son imposant château. En 2016, de violents séismes l'ont en partie détruit et on ne peut le voir que de l'extérieur.
Les japonais sont passés maîtres dans l'art de confectionner des jardins inspirés de la nature, lieux de paix et d'harmonie. Nous avons pris du plaisir à nous balader dans le parc de Suizenji où l'on peut reconnaître le mont Fuji miniaturisé...
Et pour clore une belle journée rien ne vaut un plateau dégustation japonais : soupe miso, sashimi, légumes croquants variés, tempuras de crevettes, pot au feu de poissons, tofu, etc... et il en restera encore beaucoup à découvrir...
https://photos.app.goo.gl/CqpdT3gNgjaWgobF9
Formée à la suite d'une série d'éruption qui ont eu lieu au cours des 300 000 dernières années, l'immense caldeira de l'Aso-san a une circonférence de 128 kilomètres. Au fond des remparts s'étendent de vastes espaces plats cultivés et au centre 5 volcans forment actuellement la zone active. D'ailleurs, la forte éruption du Nakadake (1506 m) suivie d'un violent tremblement de terre en 2016 a entraîné des dégâts importants et interdit la zone. Depuis, son activité est plus ou moins forte et, en ce moment, on ne peut l'approcher à moins d'un kilomètre. Nous avons donc gravi 2 de ses voisins, l'Eboshidake (1337 m) et le Kishimadake (1270 m) qui nous ont permis d'avoir la vue sur le cratère.
Au nord de l'Aso-san, le massif volcanique du Kuju-san devait nous permettre de belles randonnées. Mais, les cieux sont contre nous... Donc, pas de randonnée mais découverte de cette région sauvage et de ses innombrables sources chaudes comme les enfers de Suziyu. Kurokawa, village des « onsen » (bains dans les eaux chaudes) serre ses maisons de bois dans une gorge au bord de la rivière. Kutsuki, au bord du Pacifique possède le plus petit château féodal du Japon où sont conservées quelques belles armures de samouraï. Dans la péninsule de Kunisaki, le temple de Fuki-ji est le plus vieux temple de bois du Japon. La cité de Yufuin où fument de nombreuses sources possède un charmant petit lac.
Tous ces lieux enveloppés dans une végétation foisonnante, sombres sous la pluie et la brume, dégagent une atmosphère mystérieuse, prenante, qui a inspiré leur spiritualité.
Nous voilà à Fukuoka, la plus grande ville de l’île de Kyushu avec ses 1,5 millions d'habitants. Mais, comme toutes celles traversées depuis le début de notre voyage, elle est accueillante, pas vraiment bruyante. On n'y sent pas le stress de nos grandes villes. La circulation est dans l'ensemble paisible et courtoise malgré la superposition des échangeurs et des voies rapides qui la traversent. Nombre d'habitants circulent à vélo ou roulent dans des voitures hybrides silencieuses.
Comme nous le constatons régulièrement la tradition et les technologies les plus modernes cohabitent ici aussi en permanence : du plus grand bouddha couché du temple de Nanzo-in aux jeux d'eau et de lumière du centre commercial Canal city ou au prédécesseur du TGV, le Shinkansen aux allures de squale) ; du « salaryman » en costume cravate qui va prier au sanctuaire Kushida à ceux qui profitent de la pause pour se retrouver en bande dans un izakaya (bistrot).
Nara, fondée au début du 8 ème siècle fut la première capitale permanente de l'empire japonais. La plupart des sites majeurs de la ville, dont 8 sont inscrits au patrimoine mondial, se situent dans le grand parc Nara-koen. Si quelques 1200 daims (messagers des dieux), paraît il, s'y baladent librement, les hordes touristiques (messagères du selfie) envahissent bruyamment les lieux. Vraiment, de quoi nous décourager malgré la beauté des temples et particulièrement le Todai-ji qui abrite l'un des plus grands bouddhas en bronze du monde. Nous avons largement préféré nous balader dans la ville ancienne et découvrir les nombreuses « machiyas » du quartier Naramachi. Nous avons même pu en visiter quelques intérieurs sobres avec les tatamis, les lattages à claire-voie, les multiples cloisons coulissantes qui structurent les espaces et leurs décors raffinés.
Entre notre séjour itinérant dans l’île de Kyushu et le suivant dans les Alpes japonaises nous intercalons une nouvelle journée à Kyoto. Il nous restait à découvrir un « incontournable » : le Pavillon d'Or, un monument remarquable dans un site enchanteur. Nous profitons de la proximité du Ryoan-ji, un temple zen célèbre pour son jardin sec, épuré, propice, dit on, à la méditation. À côté, le jardin dit humide nous a plus charmé avec les reflets dorés de son lac.
https://photos.app.goo.gl/5VCRVETQhFfLW3BV7
Le train rapide Thunderbird, en 2 heures, nous emporte sur les rives de la mer du Japon. Nous voilà à Kanazawa dans la région de Hokuriku, toute proche des Alpes japonaises. Le château aux « mille tatamis », construit en 1580, a entièrement brûlé en 1881 et a été partiellement reconstruit selon des méthodes traditionnelles en 2001. Le travail des charpentiers est particulièrement remarquable. Un grand parc l'entoure, dont le Kenroku-en, jardin créé au 17 ème siècle répond aux canons de la perfection selon la tradition chinoise (espace, abondance de l'eau, panorama, etc...). Le quartier de Nagamachi où vivaient les redoutables samouraïs conserve les rues bordées d'épais murs de pisé et quelques riches maisons de bois. Mais la ville évoque aussi le Japon moderne avec ses hauts immeubles et sa gare récente, porte d'entrée sur la ville symbolisée par un imposant torii de bois rouge.
https://photos.app.goo.gl/Wa31apmByrwPgmWC9
Dans une région
montagneuse reculée entre Kanazawa et Takayama les villages de
Gokayama et Shirakawago offrent une image du Japon rural ancien. Les
hauts toits de chaume pentus de ces maisons évoquent des mains
croisées pour la prière et sont ainsi appelés « gassho-sukuri ».
Ces demeures peuvent dater de 250 ans. Les intérieurs sont tout en
bois, centrés autour d'un foyer et suffisamment grands pour vivre et
travailler lors des fortes chutes de neige de l'hiver. Les combles
servaient souvent à élever des vers à soie.
https://photos.app.goo.gl/ofMtxnY8eoSjSbLy6
Nous nous posons pour trois nuits à Takayama afin d'explorer cette partie des Alpes japonaises. De nombreux sommets dépassent les 3000 mètres. Parmi ceux-ci la pyramide du Yakedake l'a fait surnommer le Cervin japonais ! Nous allons les observer depuis la vallée de Kamikochi. Il suffit de passer le pont, de décrypter les panneaux d'information adressés aux randonneurs (et quand on peut les comprendre, ils peuvent devenir inquiétants …) pour se retrouver dans l'ambiance mystérieuse de la forêt, de ses marécages et de ses lacs où se reflètent les feuillages flamboyants de l'automne. Le lendemain nous allons fouler la neige sur le plateau de Norikura à 2700 m et nous grimpons même à 2800 m (!!!) sur le mont Fujimi d'où la vue s'étend sur les nombreux massifs du centre de Honshu.
https://photos.app.goo.gl/M4uvLpkNrMGapukcA
La pittoresque petite ville de Takayama (90000 habitants...) mêle quartiers modernes et centre historique au bord de la rivière Miya-gawa. Comme toutes les villes, elle abrite de nombreux temples et sanctuaires et célèbre 2 fois par an des « matsuris », fêtes du printemps et de l'automne, où défilent des chars décorés de sculptures et de marionnettes, ornés de lanternes et accompagnés de musique sacrée. Dans le quartier de Sanmachi des maisons traditionnelles, bien conservées, alignent le long des rues leurs boutiques de souvenirs, de nourriture, etc... on y vend même des bandanas et des landaus pour les chiens !
À la période d'Edo (17 au 19 ème siècle) 5 routes reliaient Edo (Tokyo) à Kyoto. La « Nakasendo » est l'une d'entre elles qui a été préservée dans le secteur de la vallée boisée et escarpée de Kiso. Nous empruntons la section la plus caractéristique entre les villages de Magome et Tsumago, 2 postes de contrôle historiques sur la « Nakasendo ». Le parcours à pied est agréable, traverse des villages où l'eau coule abondamment aux fontaines, traverse des forêts sombres où sont plantées des pierres gravées, passe par des cascades. À mi parcours, en pleine nature, l'ancien point de contrôle de Tateba abrite aujourd'hui une maison de thé qui en offre gratuitement une tasse au passant.
Entourée par de grands pics volcaniques de plus de 3000 mètres, Matsumoto s'étend sur 20 kilomètres dans une vallée fertile. Au centre, son impressionnant château se mire dans les eaux des douves. Un samouraï accueille les visiteurs de son cri guerrier...
À l'est, la ville est
dominée par le mont Utsukushigahara. Une partie du massif est
occupée par un vaste plateau alpestre aux airs auvergnats. Après un
arrêt matinal au lac Misuzu nous gagnons le plateau pour en faire le
tour à pied quand, en fin de journée, d'entre les nuages surgit le
mont Fuji situé à 100 kilomètres de là. Nous quittons la région
en profitant des beaux paysages (lacs, forêts, sommets) du versant
oriental des Alpes japonaises avant qu'ils ne disparaissent dans les
brumes.
https://photos.app.goo.gl/2BAUMBkRuzq1x5uy6
Péninsule de Noto:
Au nord des Alpes
japonaises la péninsule de Noto s'avance dans la mer du Japon. Dans
la petite île de Notojima, reliée à la péninsule par un grand
pont, nous dormons dans un minshuku, « B and B » à la
japonaise : futons sur tatamis et petit déjeuner traditionnel.
La péninsule est une combinaison de paysages marins déchiquetés et
de vie rurale. Tout au long du littoral des petits ports abritent
quelques bateaux de pèche et on retrouve tous les produits de la mer
sur les marchés. L'ambiance reste très agreste, paisible et
reposante, loin de l'atmosphère des grandes zones urbaines. Les
productions de sel, de riz, d'algues restent elles aussi très
locales.
Les japonais le surnomment « Monsieur Fuji ». Ce volcan majestueux, haut de 3776 m, s'élève au dessus de lacs aux eaux claires, de champs, de forêts, de villages et de grandes villes mais il se voile souvent dans les brumes et les nuages.
Le premier jour, nous le cherchons désespérément au dessus des lacs Yamanaka et Kawaguchi et nous commençons même, comme les pèlerins d'autrefois en route vers le sommet de la montagne sacrée, par la visite du sanctuaire Fuji Sengen Jinja. Et soudain, au détour du lac suivant il apparaît. Pour remercier les dieux, nous montons l'admirer, au coucher du soleil, vers la pagode Chureito.
Le lendemain, dès l'aube, nous allons à sa rencontre. Il émerge rapidement, quelle chance, des brumes matinales et se dore peu à peu au soleil levant. Nous poursuivons ensuite par une randonnée sur le mont Eboshi pour le voir se dresser au dessus du lac Shoji. Emportés par notre dévotion (!!!!!!) nous le contournons vers l'ouest jusqu'au hauteurs de Asagiri.
Le troisième jour, en
partant vers Hakone et le lac Ashi, il nous lance un dernier coup
d’œil derrière les nuages au dessus de la ville de Gotemba.
https://photos.app.goo.gl/47Y8z21zvR9K5Kff6
Au nord de Tokyo, la vaste plaine urbanisée du Kanto se heurte à la barrière volcanique (à plus de 2000 mètres d'altitude) des monts de Nikko, « lumière du soleil ». Dans son écrin de montagnes et de forêts le lac Chuzengi et la cascade Kegon alimentent la tumultueuse rivière Daiya. Un pont rouge sacré l'enjambe et symbolise la traversée périlleuse sur le dos de deux serpents du prêtre Shodo qui construisit les premiers sanctuaires au 8 ème siècle. Pour nous, c'est d'abord un site exceptionnel où, au détour des chemins de la forêt flamboyante, apparaissent murs de pierres moussues et temples colorés. Ici, se marient les croyances du shinto et la doctrine bouddhiste dans un mélange original et tolérant de deux traditions spirituelles. Nikko est particulièrement connue pour le sanctuaire Toshogu dédié au shogun Tokugawa Ieyasu. Rien ne fut trop beau pour lui qui y repose pour l'éternité. Sculptures, peintures, décoration extérieure et intérieure des pavillons affichent une exubérance presque baroque et une richesse de couleurs très différentes du style japonais classique, sobre et dépouillé. Pour finir, nous allons méditer dans l’envoûtant jardin japonais du Rinnoji...
Nous l'avons gardée pour la fin de notre séjour, un peu impressionnés par les chiffres : 13 millions d'habitants au centre de la ville et pas loin de 40 millions pour le « grand Tokyo », ce qui en fait la plus grande capitale du monde. Cette appréhension a été confirmée lors de nos 2 traversées en train face au « chaos » architectural mêlant petites maisons, hauts buildings, autoroutes suspendues, voies ferrées et publicités géantes. C'est bien ce que nous découvrons d'ailleurs depuis un des belvédères sur cet urbanisme anarchique. Mais, au fur et à mesure que nous la parcourons à pied notre idée de la ville évolue et s'humanise. On y découvre l'atmosphère quasi villageoise des ruelles, où les enfants achètent leurs bonbons dans des épiceries d'antan, où on vend dans de minuscules boutiques sombres des produits artisanaux. Les vieux cafés et petits restaurants foisonnent où les gens se rencontrent, bavardent et nous sourient. Face à l'image tenace de haute technologie et de modernité on est surpris de retrouver la ferveur religieuse dans les temples avec les fêtes en l'honneur des enfants et les mariages en tenue traditionnelle. Tokyo est une ville qui communique une énergie extraordinaire ; s'il n'est pas toujours facile pour nous, campagnards, de vivre les bains de foule du quartier branché de Shibuya avec son flot de musique tonitruante et ses néons ou des trottoirs encombrés des zones de boutiques de luxe nous avons toujours la possibilité de nous réfugier, comme nombre de Tokyoïtes, dans les multiples grands parcs que compte la ville. Et puis, il y a Odaiba, un quartier totalement artificiel qui nous propulse dans le futur (!!!!!) avec son incroyable monorail automatique qui monte, descend, sinue entre les gratte-ciels de verre et de métal, traverse au dessus des eaux de la baie par le Rainbow bridge pour aboutir à la plage...
Étonnamment, nous avons apprécié la variété de cette ville, le rythme particulier et la vie propre de chacun de ses quartiers, leurs couleurs, leurs odeurs. Nous n'y avons pas ressenti l'étouffement lié à la pollution de bien d'autres capitales. Le cliché tenace d'une ville à la modernité invivable a fondu au fil des jours en constatant le calme, l'amabilité et la civilité des habitants et grâce aussi au sentiment rassurant d’être en parfaite sécurité : il faut faire l'expérience de la réservation d'une table en y déposant son téléphone ou son sac avant d'aller passer commande au comptoir !!!!